S’il demeure volontairement dans l’ombre, Félix Wembanyama n’en est pas moins une figure clé de la saga familiale qui entoure Victor Wembanyama. Ancien spécialiste du triple et du saut en longueur, devenu éducateur auprès de la jeunesse francilienne, il incarne le ciment discret d’une famille où l’excellence sportive sert de fil rouge. Par sa trajectoire, l’ancien athlète démontre qu’un engagement local et des valeurs fortes peuvent forger un environnement propice à l’éclosion d’un talent mondial.
Origines et jeunesse de Félix Wembanyama
Né le 23 janvier 1973 à Etterbeek, en Belgique, dans une famille originaire de la République démocratique du Congo, Félix grandit entre Bruxelles et Kinshasa avant de rejoindre définitivement la région parisienne à l’adolescence. Très tôt, sa taille (près de deux mètres) et sa détente attirent les entraîneurs d’athlétisme, tandis qu’un environnement familial attaché à la rigueur scolaire lui inculque discipline et goût de l’effort. Naturalisé français en 2003, il revendique un « puzzle identitaire » qu’il transmettra plus tard à ses enfants : ouverture culturelle, fierté d’origine et curiosité intellectuelle.
Carrière sportive en athlétisme
Athlète complet, il se spécialise d’abord en longueur (record personnel 7,41 m) puis en triple saut, où il atteint 15,56 m – marques solides sur la scène nationale des années 1990. Il apparaît notamment aux Jeux de la Francophonie 1994, terminant dans le top 10 du concours de longueur avec 7,08 m. S’il ne goûte jamais aux Jeux olympiques, son approche technique – travail du pied d’appel, cycles de course cadencés – le distingue et forge une réputation de « métronome du saut », plus soucieux de précision que de flamboiement.
Parcours professionnel et engagements
Dès la fin de sa carrière sportive, Félix décroche un BTS Action commerciale puis se consacre au secteur socio-éducatif. Employé depuis plus de vingt ans par la mairie de Maurepas (Yvelines), il y pilote des dispositifs d’orientation, de citoyenneté et de médiation auprès des 11-25 ans. Il intervient également pour la Fondation Méquignon et anime des stages multisports où le dépassement de soi s’accompagne d’ateliers d’aide aux devoirs. Son credo : « d’abord construire la personne, ensuite l’athlète ».
Vie familiale et transmission
Marié en 2009 à Élodie de Fautereau, ancienne basketteuse de Nationale 1, Félix organise la vie familiale autour d’une règle simple : multiplier les expériences motrices. Victor, Ève et Oscar passent ainsi du dojo au terrain de foot avant de choisir le basket. Souvent, le samedi matin, le père entraîne ses enfants sur la piste de Montigny-le-Bretonneux : foulées bondissantes, travail du genou haut, jeux d’impulsion sur le sable. Victor confiera plus tard que ces séances ont façonné sa gestuelle d’extraterrestre : « Papa m’a appris à comprendre chaque centimètre de mon corps ».
Héritage et impact sur la famille Wembanyama
L’ADN sportif de Félix – puissance des membres inférieurs, appétence pour la biomécanique – se combine à la vision basket d’Élodie pour créer un laboratoire familial unique. On y cultive l’humilité (pas de trophées exposés au salon), la rigueur (aucun entraînement manqué sans raison valable) et la curiosité (lectures sur la nutrition, la récupération, la culture Lingala). Chez Victor, cette alchimie se traduit par une foulée fluide, un sens du placement hérité des séances d’athlé et une capacité de travail qui impressionne les Spurs. Ses frères et sœurs reprennent à leur tour ce mélange de méthode et de liberté.
Vie personnelle et valeurs
Félix cultive un goût affirmé pour la discrétion : il refuse la plupart des interviews et continue de travailler à plein temps à Maurepas malgré la notoriété mondiale de son fils. Passionné de jazz et amateur de photographie argentique, il trouve dans ces loisirs un équilibre loin des parquets NBA. Ses valeurs cardinales – humilité, service et respect – imprègnent sa parentalité : pas d’éloges gratuits, mais une présence constante et des discussions quotidiennes sur le sens de la réussite.
Anecdotes et moments marquants de Félix Wembanyama
- Draft NBA 2023 : lors de la sélection de Victor en n° 1, Félix reste hors caméra, debout derrière le canapé familial, symbole d’un soutien sans mise en avant.
- Finale olympique 2024 : il est repéré dans les travées de Bercy, casquette vissée, filmant la remise des médailles avec son téléphone pour le transmettre aux jeunes de Maurepas.
- Printemps 2025 : il inaugure avec Victor deux pistes d’athlétisme rénovées au Chesnay, rappelant que « le bitume familial » fut le premier terrain de jeu des enfants.
- 1998 : blessé au genou lors d’un meeting à Reims, il choisit de rester sur place pour encourager un jeune congolais inconnu venu seul en France ; une anecdote qu’il cite souvent pour rappeler que « le sport est un relais, pas une fin ».
Félix Wembanyama démontre qu’un leadership silencieux peut porter loin : des pistes de saut à la scène NBA, son influence se lit moins dans les résultats personnels que dans l’excellence collective qu’il inspire – à commencer par celle de ses enfants.
